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Tony et Robin Théault sont les co-entraîneurs à l'AF Virois, en National 3 / ©DR

Tony et Robin Théault sont devenus les co-entraîneurs à l'AF Virois (14), en National 3. Une rareté dans le monde du football dont ils comptent bien faire une force.

Non, vous ne rêvez pas si vous voyez deux fois le nom "Théault" inscrit sur la feuille de match de l'AF Virois, en National 3. Depuis le début de la saison, Tony et Robin, respectivement 37 et 34 ans, sont les co-entraîneurs du club de Vire-Normandie. "Un rêve" pour la fratrie et une rareté dans le monde du football dont l'idée a germé au printemps 2024 dans la tête du président normand, Christophe Lécuyer.  "Lorsqu'il nous en a parlé, nous n'avons pas hésité longtemps", confie Tony, qui a tout de même dû quitter avec regret le club de La Maladrerie OS (R1) après une saison prometteuse. Robin, lui, était libre après deux années du côté de Le Rheu (R2), en Bretagne.

Tony et Robin Théault avaient déjà joué ensemble à Granville / ©DR

"Pas de numéro un et de numéro deux"
 

"En tant que joueur, nous avions exaucé notre souhait de jouer ensemble, à l'US Granville, de 2016 à 2020, décrit Robin, le benjamin. "On avait envie de faire pareil au cours de notre carrière d'entraîneur et c'est magnifique que cette occasion se présente plus tôt que nous ne l'aurions imaginé". Adieu les coups de téléphones quotidiens pour débriefer. Désormais, le binôme partagera le même bureau et le même vestiaire ! Une suite logique pour deux frères fusionnels depuis leurs jeunes années d'expatriés en Côte d'Ivoire, marquées notamment par la Guerre Civile et un
hélitreuillage... Dans le Calvados, leurs rôles sont bien définis. "Robin ayant le DES, il sera officiellement l’entraîneur, mais dans les faits il n’y aura pas de numéro un et de numéro deux", décrit l'aîné. "Nous sommes complémentaires. On se répartit à tour de rôle les exercices, les séances, les observations ou les interventions auprès du groupe". Une configuration insolite qui ne présente que des avantages pour les Théault : "Nous avons une confiance aveugle l'un dans l'autre et on se comprend sans se parler, ce qui nous fait gagner un temps précieux. Et puis nous partageons le même projet de jeu basé sur le plaisir, mais avec deux personnalités différentes. Cela nous permet de surprendre en permanence les joueurs pour en tirer le meilleur", se réjouit le duo d'ambitieux dont l'ombre d'un troisième membre de la famille rôde toujours dans la région.


Une nouvelle page de l'histoire locale de la famille


Et pour cause, de 1964 à 2000, le patriarche, Pascal Théault, a fait les beaux jours du club local phare du SM Caen. Comme libéro d'abord, jusqu'en 1986, puis en tant qu’éducateur, formateur, entraîneur adjoint, directeur du centre et coach principal. Dans le sillage de celui qui dirige toujours l'académie de l'Asec Mimosas, en Côte d'Ivoire, Tony et Robin baignent dans le football depuis leur plus tendre enfance. "Il est très content de ce qui nous arrive mais n'est pas du tout envahissant. Il nous donne seulement son avis lorsqu'on lui demande", souligne la fratrie. Une belle source d'inspiration comme peuvent l’être les frères Still au RC Lens, histoire de viser plus haut que la N3 ? "Nous verrons en temps voulu pour la suite de nos carrières, que ce soit en duo ou en solo…", assurent les Théault, d'une seule voix.
Après un premier passage de 2002 à 2008, Pascal Théault dirige l'académie de l'Asec Mimosas depuis 2017 / ©DR

Pascal Théault : "Éducateur, c'est une vocation, un sacerdoce"

Après un premier passage de 2002 à 2008, l'ancien Malherbiste est de retour à l'Asec Abidjan depuis 2017 comme directeur de l'académie. Depuis la Côte d'Ivoire, le père Théault n'a "pas du tout été surpris" lorsque ses fils lui ont annoncé qu'ils allaient coacher ensemble. "C'est une suite logique ! Ils travaillent dans ce métier depuis de nombreuses années avec passion et sont très complémentaires, car très différents. Tony est introverti, Robin extraverti, donc à eux deux, je pense qu'ils ont la bonne dose d'équilibre nécessaire à la gestion d’un groupe". Et de compléter : "Ils sont fusionnels, ce qui est une force dans le foot d'aujourd'hui. Ils sauront être solidaires, ce qui est indispensable, mais aussi beaucoup plus critiques qu'un staff si besoin". Un conseil aux fistons pour finir ? "Aucun ! Chacun construit son expérience. Éducateur, c'est une vocation, un sacerdoce. Il n'y a que l'amour du foot qui te permet de traverser les moments difficiles et de réussir. " A la nouvelle génération de Théault de construire sa propre histoire. 

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