Que l’on soit à haut niveau ou en amateur, l’entraîneur doit veiller à ce que le contenu de sa séance à J-1 n'entame pas le capital physique et mental de ses joueurs. Explications.
Opposition, mise en place tactique, vitesse, frappes, musculation, etc. En club, la composante athlétique de la séance de veille de match renferme tout et parfois n'importe quoi ! Il s'agit pourtant d'une séance déterminante. Non pas qu'il soit possible, 24 heures avant la compétition, d'améliorer sensiblement les qualités de ses joueurs... En revanche, un contenu mal adapté peut avoir des répercussions néfastes sur l'état de fraîcheur physique et mentale de votre équipe au coup d'envoi. Il apparaît donc essentiel de faire le tri entre le bon et le mauvais. Pas question, par exemple, de réaliser un travail lactique (efforts maximaux allant de 7 secondes à 1 minute), pour lesquels on sait que l'organisme mettra longtemps pour obtenir une récupération complète. À proscrire également les exercices "au seuil" de type puissance aérobie (exemple : footing à 75/80% de ses possibilités). Le joueur n'aura pas récupéré avant 24/48 heures.
Pas d'efforts prolongés nécessitant une importante dépense énergétique
D'une manière générale, l'entraînement de veille de compétition ne contiendra pas d'efforts prolongés nécessitant une importante dépense énergétique, à l’image par exemple d’une opposition à 7 contre 7 sur un grand terrain. Sans compter qu'une telle opposition - si elle vise à « gagner sa place » pour le match - consommera trop d’influx nerveux. Alors que faire au juste ? « Vitesse et vivacité », voilà ce que doit être la dominante de cette séance de veille de match. Mais attention, après chaque effort, veillez à ce que le joueur ait totalement récupéré, sous peine de "basculer" dans le travail lactique. Plutôt que le calcul traditionnel (récupération = 10 fois le temps de travail), je préconise un effort de 7 secondes maximum, suivi de 4 minutes de repos. Idéalement, ces efforts se feront avec rotations et changements de direction, avec accélérations et décélérations, sur des temps très courts. Ils solliciteront la vitesse à la fois motrice et cognitive (vitesse de réaction et prise d’information sur stimulis visuels).
Des exercices qui privilégient la coopération plutôt que l’opposition
Les traditionnels sprints rectilignes (sur 10, 15 ou 20 mètres), eux, ne sont pas assez représentatifs des courses réalisées en match. En ce qui concerne les jeux, choisissez ceux qui privilégient davantage la coopération plutôt que l’opposition (type « toro/rondo »). La séance devra respecter dans tous les cas une certaine forme de progressivité avec des efforts individuels pour commencer (éducatifs), avant d'y inclure au bout de 15-20 minutes de petites oppositions sur surface réduite (exemple : travail à 2 contre 1). Quant aux coups de pied arrêtés, il s’agit d’un travail qui réclame certes des efforts courts et intenses (corner, coup franc...), mais dont le temps de récupération pourra être écourté puisque les joueurs ne font pas tous le même effort à chaque fois (cela dépend où atterri le ballon). Enfin, la veille du match, la « vitesse-vivacité » peut prendre la forme également d'exercices de coordination. A condition de prioriser la fréquence des mouvements plutôt que sur la force (sauts par-dessus des haies) qui induit un travail pliométrique non adaptés à J-1 ! Sur le plan musculaire toujours, un exercice prolongé de frappes de balle n'est, lui non plus, pas recommandé. Enfin, dernier conseil : écourter la séance de 20 minutes assurera une meilleure récupération de vos joueurs, et favorisera leur mise en état d'alerte.
10 points à retenir
1- Un contenu de séance mal adapté à J-1 peut avoir des répercussions néfastes sur l'état de fraîcheur physique et mentale de l’équipe pour le match.
2- Pas de travail lactique (efforts maximaux allant de 7 secondes à 1 minute) car l'organisme mettra longtemps pour obtenir une récupération complète.
3- Pas d’exercices "au seuil" de type puissance aérobie (exemple : footing à 75/80% de ses possibilités). Le sujet n'aura pas récupéré avant 24/48 heures !
4- Une opposition visant à « gagner sa place » aura des effets néfastes sur la mobilisation de l'influx nerveux.
5- La dominante de cette séance à J-1 doit être la vitesse et la vivacité, en veillant à ce que les joueurs récupèrent complètement entre deux efforts.
6- Des efforts courts, avec rotations, changements de direction, accélérations et décélérations, qui sollicitent la vitesse à la fois motrice et cognitive.
7- Privilégier des exercices qui privilégient la coopération plutôt que l’opposition.
8- Respecter une forme de progressivité dans la séance jusqu’à inclure de petites oppositions sur surface réduite.
9- Sur le plan de la vitesse-vivacité, des exercices de coordination peuvent être envisagés, à condition de prioriser la fréquence des mouvements plutôt que la force (pas de pliométrie ni de frappes de balle).
10- Ecourter la séance de 20 minutes pour assurer une meilleure récupération des joueurs joueurs favoriser leur mise en état d'alerte.
Le quart d’heure de la pause demeure une fenêtre d’intervention privilégié pour le coach. Un moment où il peut impacter positivement son groupe, mais aussi le déstabiliser involontairement par des paroles ou des actes maladroits.
Procédé classique, l'attaque-défense sur le grand but permet d'ancrer les comportements souhaités tout aussi bien pour l'attaque que la défense. Illustration par l'exemple avec cette variante à 3 mini-buts et 2 appuis.
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