Conçu il y a 40 ans, le concept Funiño séduit aujourd’hui bon nombre d’éducateurs au sein des petites catégories. Au point d’être adopté cette saison par la FFF. Explications.
C’est une petite musique qui monte et qui, l’air de rien, est en passe de devenir le tube européen du moment. Après l’Allemagne, son pays d’origine, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et l’Angleterre, le concept Funiño s’apprête à être officiellement expérimenté par la FFF où il sera évalué cette saison sur les catégories U8 et U9 (voir par ailleurs). À l’origine de la méthode, le constat dressé par son créateur, l’Allemand Horst Wein, selon lequel les jeunes licenciés ne touchaient pas suffisamment le ballon à l’entraînement. De quoi limiter le plaisir et donc l’investissement, pour au final moins de progression. Son approche, le pédagogue l’a détaillée dans un ouvrage devenu au fil des années un best-seller. À l’intérieur, il y détaille les fondements ayant conduit à l’adoption d’un espace de jeu standardisé correspondant aux capacités athlétiques, techniques et cognitives de l’enfant (schéma 1).
"Au football, un milligramme de tissu cérébral pèse plus qu’un kilogramme de muscle !"
Parmi ceux-ci on notera l’importance accordée au développement de l’intelligence de jeu, notamment dans les catégories U7 à U11. Un parti pris résumé par une sentence tenant lieu de profession de foi : "Au football, un milligramme de tissu cérébral pèse plus qu’un kilogramme de muscle !" Intellectuellement, cette idée est partagée par bon nombre d’éducateurs mais, dans les faits, elle se heurte encore à cette fâcheuse propension à « téléguider » ses joueurs. Tout le contraire d’une méthode décrétant que "le jeu est le professeur" (et non pas l’entraîneur).
Conçu pour les effectifs réduits des écoles de foot et alternant les rapports numériques du "3 contre 0" au "3 contre 3" avec présence de minibuts et variantes faisant la part belle au jeu, le procédé séduit par sa simplicité et les trois principes qui sous-tendent son application (voir par ailleurs). Mais peut-être est-ce que la façon la plus éclairante pour évoquer les apports de la méthode se résume au travers d’une évidence rappelée par son concepteur : "La meilleure façon d’apprendre à jouer au football, c’est d’y jouer !"

Les 3 ressorts et composantes de la méthode FUNINO
Extraits du livre de Horst Wein : "Funiño, un outil idéal pour éveiller et développer la créativité et l’intelligence"
L’entraînement est centré sur le joueur : le formateur instruit moins et stimule plus, il implique activement le joueur dans le processus d’apprentissage ; les joueurs sont libres d’expérimenter et de risquer, ils apprennent au travers de leurs erreurs.
L’entraînement est orienté vers le jeu et non vers l’exercice analytique : les jeux sont simplifiés et présentent des situations moins complexes que celles du jeu réel. Ce faisant, ils permettent à n’importe quel joueur de toucher beaucoup plus souvent le ballon en garantissant de la sorte un apprentissage progressif.
- Utiliser la découverte guidée, le questionnement efficace : de nombreuses études ont prouvé que le processus d’apprentissage du football tient beaucoup plus du dialogue que du monologue. Cependant, les faits attestent que la plupart des jeunes grandissent dans un environnement encore dominé par les instructions. Un paradoxe dérangeant auquel la méthode s’oppose en faisant appel à la conscience des licenciés de l’école de foot au travers de questions ouvertes et fermées. Par ce biais, les jeunes endossent un rôle beaucoup plus créatif et participatif dans l’ensemble du processus.

De l’utilité et de l’usage des multi buts
Se caractérisant par la présence d’un espace de jeu unique pour tous les jeux avec deux zones de finition, la méthode mise également sur la présence de 4 petits buts. Mais pourquoi et quels sont les avantages ? Réponse du concepteur : "Le but central provoque une vision tunnel et l’accumulation des joueurs autour du ballon. Le stimulus des deux buts à défendre et attaquer pour chaque équipe ou joueur génère plus d’options pour passer, marquer ou conduire le ballon et encourage les enfants à utiliser les côtés et à ouvrir le jeu". Autrement dit, le développement de la technique se fait en rapport avec l’usage que le joueur souhaite avoir du ballon et des décisions tactiques qu’il entend prendre (va-t-il attaquer le but de gauche, celui de droite, feinter d’aller sur l’un pour trouver un partenaire sur l’autre, passer, mimer la passe pour privilégier le dribble etc…).

3 EXERCICES PRATIQUES :
Le "3 contre 0", dans des directions opposées
2 équipes de 3 joueurs avec un ballon chacune commencent en même temps depuis les lignes de fond opposées. Immédiatement après avoir terminé leur attaque et avoir marqué à l’intérieur de la zone de finition, ils doivent se retourner pour attaquer les buts opposés. Le match se termine lorsqu’une des deux équipes a marqué 5 buts.

3 contre 1 – Attaquer
Les 3 attaquants commencent sur la ligne de fond et initient l’attaque jusqu’aux buts adverses, défendus cette fois-ci par 1 joueur. Le joueur qui défend est remplacé à chaque phase de jeu (par exemple quand le ballon sort du terrain, après un but, …) Si le défenseur récupère le ballon, il peut tirer rapidement dans les buts opposés, peu importe où il se trouve. Dans ce cas, les attaquants ayant perdu le ballon doivent faire une transition rapide (off-def). Après 6 attaques, les attaquants et les défenseurs changent de rôle.

3 contre 1 avec 1 défenseur qui s’incorpore depuis la ligne de fond et 1 autre depuis la ligne de touche
3 attaquants contre 1 défenseur + 2 défenseurs additionnels (1 depuis la ligne de fond et l’autre situé depuis la ligne de touche) qui pressent les attaquants pour qu’ils jouent plus rapidement. Le premier défenseur est "en barrage" face aux attaquants, le deuxième à 4 mètres derrière eux et le 3ᵉ défenseur intègre l’action depuis n’importe quel endroit de la ligne de touche mais en partant à 6 mètres de cette ligne.

"Convaincus des bienfaits de cette approche pour l’enfant"
3 questions à...Franck Goncalvès, CTR Ligue Hauts-de-France.
Quel regard la DTN porte-t-elle sur la méthode Funiño ?
Un regard très favorable. À tel point que la méthode va faire partie d’une série d’expérimentations pour tout le football des enfants, des U6 aux U13. Dans ce cadre, le Funiño devrait apparaitre spécifiquement sur les catégories U8-U9 et le football à 5 dès cette saison.
Pensez-vous avoir le recul nécessaire pour jauger de l’apport de cette méthode pour les plus jeunes licenciés ?
La méthode existe depuis 1985, donc nous avons largement eu le temps d’analyser les ressources de ce format de jeu comme la philosophie d’entraînement qui l’accompagne. Par ailleurs, nous avons dans notre ligue des clubs et des techniciens qui ont opté pour Funiño depuis quelques années et à la lueur de leur expérience, nous sommes convaincus des bienfaits de cette approche pour les enfants.
Précisément, quels sont les avantages les plus évidents de la méthode ?
L’intérêt le plus manifeste est sans doute que le format de jeu emmène les enfants à être acteurs. On sait que moins il y a de joueurs sur un terrain et plus le nombre de contacts avec le ballon augmente. Ici, les rapports numériques s’étalonnent du "3 contre 0" au "3 contre 3", ce qui élève mécaniquement les possibilités de toucher le ballon et d’infléchir l’action. Comme par ailleurs on dénote la présence de deux minibuts, tous les enfants terminent la séance en ayant marqué ! L’activité est structurante par le plaisir qu’elle induit et par le nombre de fois où l’enfant est engagé.

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