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À 31 ans, le technicien allemand est en train de conquérir ses lettres de noblesse avec Brighton. L’occasion de revenir sur les convictions d’un coach convaincu. Et convaincant !

"Fabian who" ? Certainement est-ce la question qui a fleuri spontanément sur la majorité des lèvres des fans de Brighton au matin de l’annonce de leur nouveau coach.  Il faut dire que Fabian Hurzeler, l’ex coach du FC St Pauli qu’il a fait monter en Bundesliga, ne faisait pas partie des noms les plus souvent cités pour remplacer Roberto De Zerbi en partance pour la Canebière. Une sacrée sinécure si l’on considère que le tout jeune entraîneur allemand de 31 ans devait prendre la suite du technicien italien, adoubé dans les travées du Falmer Stadium après deux saisons très convaincantes (6e, puis 11e). Nul doute que le match nul obtenu à l’Emirates Stadium contre Arsenal (1-1) doublé d’une inespérée 3ème place (après 3 journées) a largement contribué à faire grimper la côte d’un coach dont les convictions s’expriment en termes simples et percutants : "J’aime que mon équipe soit dominante et garde le ballon. Même si on mène 2-1 à trois minutes de la fin, je refuse que mes joueurs arrêtent de jouer. Je suis capable de hurler depuis le bord du terrain pour leur demander d’aller porter le danger dans le camp adverse en repartant de derrière. C’est plus fort que moi." Une profession de foi et un projet de jeu qualifiés d’utopiques par certains mais que le jeune entraîneur défend pourtant au nom d’un pragmatisme mâtiné de constance : "Vous ne pouvez pas emporter l’adhésion en changeant constamment votre manière d’appréhender l’accès à la performance collective. Ensuite, derrière, il faut avoir des résultats pour convaincre les joueurs de notre manière de jouer. Mais je crois vraiment que le curseur, c’est la cohérence et la continuité."

 

"Les jeux, exercices et situations que nous proposons à l’entraînement ont tous pour vocation de favoriser la densité et l’intensité"

 

Des propos qui prennent une résonance singulière au regard des résultats obtenus par les outsiders du sud lors des trois premières journées. Larges vainqueurs à Everton (0-3), pourfendeurs de Manchester United à domicile (1-0), les Seagulls ont de surcroît obtenu un match nul convaincant dans l’antre des Gunners d’Arsenal. Le tout en démontrant une maîtrise technique et tactique habituellement réservées aux plus grosses écuries de Premier League. Suffisamment pour espérer contrarier les desseins des Manchester City, Arsenal ou bien encore Liverpool dans la durée ? 

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Et quitte à sacrifier une certaine idée du beau jeu ? Non, répond sans ambages le technicien à la deuxième question : "Bien jouer en ayant le ballon n’est pas seulement une question d’esthétisme. Il y a une dimension tactique derrière tout ça. Par exemple, avoir la possession a pour conséquence de fatiguer petit à petit l’adversaire qui, lorsqu’il l’aura récupéré, la perdra alors plus facilement..." Dans la bouche du coach allemand, le football prend des faux airs de théories physiques dans la mesure ou l’efficacité rime le plus souvent avec une certaine forme d’élégance : "Notre idée directrice est de de rester proches les uns des autres afin de favoriser la coopération et la prise de décision dans les petits espaces, mais aussi de se montrer plus efficaces à la perte du ballon pour s’opposer à l’adversaire." Un sillon creusé grâce à une méthodologie faisant la part belle à l’intensité durant les séances : "Les jeux, exercices et situations que nous proposons à l’entraînement ont tous pour vocation de favoriser la densité et l’intensité, tout en restant toujours proches de la réalité du match. Faire un rondo à 4 contre 4, sans sens de jeu, ça ne m’intéresse pas. Tout ce que l’on fait en séance doit être transférable vers la compétition. Voilà un de mes principes de base."

 

"Nous avons jusqu’alors pu bénéficier d’un effet de surprise. Mais…"

 

Boosté par les performances de leurs favoris, les supporters se prennent à rêver d’une saison à la Leicester (champion surprise de Premier League lors de la saison 2015-2016) tout en mesurant le chemin à parcourir. Coutumier des saisons surprises, le coach qui a fait monter St Pauli en Bundesliga sait garder la tête froide : "Nous avons jusqu’alors pu bénéficier d’un effet de surprise. Mais il est bien évident que nos futurs adversaires vont sans doute se pencher plus longuement sur notre modèle de jeu. Pour notre part, il va nous falloir réajuster régulièrement quelques petites choses pour continuer à générer de l’incertitude. Trouver de nouvelles solutions pour ressortir le ballon face à des adversaires qui vous pressent haut en un contre un - ce qui est une tendance actuelle du foot européen - ou qui au contraire restent en bloc bas et vous attendent. C’est dans sa capacité à répondre à ces deux situations que doit être jugé le travail d’un entraîneur selon moi."

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