Depuis quelques années, les supériorités numériques, positionnelles ou qualitatives développées par Paco Seriul-Lo structurent les plans de jeu et orientent l’analyse tactique de nombreux entraîneurs. Pourtant, selon Roman Quane, coach U21 du club amateur de Billericay Town FC, une autre forme de supériorité développée par le célèbre professeur des sciences du sport à l’université de Barcelone, ancien responsable de la méthodologie du Barça, reste largement ignorée : la supériorité socio-affective. "Une équipe progresse réellement lorsque ses joueurs se comprennent spontanément, interprètent les intentions de l’autre, anticipent les déplacements et partagent des informations sans avoir besoin de se parler. Seriul-Lo appelle cette connexion émotionnelle et cognitive entre coéquipiers la résonance empathique", poursuit l’Anglais, convaincu qu’une marge importante de progression des entraîneurs se situe là. "Chaque joueur représente un "monde" et perçoit, comprend et exécute le jeu à sa manière. Pour que ces mondes s’assemblent, il faut un socle partagé de valeurs, de la confiance et un langage footballistique commun. Les relations créent des interactions plus fluides que n’importe quelle structure de jeu. Pour les entraîneurs, développer la résonance entre les joueurs devient un enjeu afin de faire émerger les meilleures synergies.


Préparateur physique, puis responsable de la méthodologie du FC Barcelone de 1994 à 2022, Paco Seirul Lo (à droite) est notamment célèbre pour ses écrits sur les supériorités / ©Icon Sport