Brève

"Une bonne estime de soi ne préfigure aucunement de bonnes performances". Tel est en substance un des propos chocs de l’article paru dans le dernier Cerveau et Psycho (n°168). Yves Alexandre Thalmann, professeur de psychologie reprend dans son article une phrase de David Shannahoff-Khalsa : "Il n’a jamais été démontré que l’estime de soi jouait un rôle causal dans la vie sociale". Le même intervenant qualifiant les démarches dans ce sens de "propagande simpliste et trompeuse". Des propos contre- intuitifs au regard du discours dominant qui place les qualités de considération et de valorisation de soi parmi les facteurs les plus déterminants des performances sportives. L’auteur explique : "Les personnes bénéficiant d’une bonne estime d’elles-mêmes se disent plus satisfaites de leur vie, davantage heureuses (…) Si une bonne estime de soi n'entraîne pas automatiquement de bons résultats scolaires (ou sportifs ndlr), les bons résultats, eux en revanche, entraînent une augmentation de l’estime de soi." En d’autres termes, comme le précise le psychologue : "L’estime de soi suit les performances, elle ne le précède pas." Le même article conclut : "Si l‘on souhaite voir nos élèves mieux réussir, il faut leur donner des moyens concrets : des méthodes d’apprentissage efficaces et dans de bonnes conditions, des enseignants motivés et bien formés, plutôt que d’investir des sommes importantes dans des activités ciblées sur l’estime de soi." À rapporter au monde du sport !