Les U20 marocains ont remporté la première Coupe du monde de leur histoire / © Icon Sport

Une étude menée à l’issue de la dernière coupe du monde FIFA U20 (disputée au Chili et remportée par le Maroc) démontre une nouvelle une fois l’importance du trimestre de naissance pour les jeunes joueurs. L’analyse réalisée conjointement par le Centre technique de la FIFA et le CIES (le Centre International d’Étude du Sport) pointe ainsi que 42, 1 % des 504 joueurs ayant participé à l’édition étaient nés entre janvier et mars. Un pourcentage à rapporter aux 13,3 % des jeunes nés dans le dernier trimestre (voir par ailleurs). Les auteurs de l’étude expliquent : « Ce résultat s'explique par le fait que les footballeurs nés entre octobre et décembre ont moins de chances d'être sélectionnés par les meilleurs clubs et les équipes nationales de jeunes, ce qui limite leurs opportunités de s'entraîner, de jouer et de progresser au plus haut niveau. À l'inverse, cela avantage les joueurs plus âgés, notamment ceux nés entre janvier et mars, qui ont un meilleur accès à l'entraînement et à la compétition, et par conséquent une progression plus rapide. »

 

En dépit d’une prise de conscience générale, l’effet relatif à l’âge (RAE) demeure

 

Pas vraiment une révélation donc mais un étonnement si l’on considère que ce phénomène usuel est désormais pris en compte par les scouts, recruteurs et autres cadres techniques des fédérations. Pour autant, l’effet relatif à l’âge (RAE) demeure. Et semble même s’amplifier puisque le comparatif avec l’édition précédente montre ainsi que la part des natifs du premier trimestre a grimpé de près de 6 points (36,7% en 2023 contre 42,1 % en 2025) tandis que le pourcentage des jeunes nés dans le dernier trimestre a décru (16,7% en 2023 contre 13,1% en 2025). Contacté par nos soins, Pierre Yves Bodineau, l’ex directeur de la PSG Academy argumente : « La maturité est un ingrédient essentiel dans la réussite du parcours d’un joueur. Il est donc bien évident que le trimestre de naissance joue dans la perception que l’on a d’un élément. En club comme dans les sélections nationales U16 à U20. Aujourd’hui les jeunes sont prêts de plus en plus tôt mais cette différence de maturité persiste pour les joueurs issus de la même génération. Hormis la mise en place de compétitions et d’opérations de détection regroupant des jeunes du même semestre, je ne vois pas vraiment de solutions pour aller à l’encontre de cette réalité biologique et chronologique. Le point positif est que cet avantage des joueurs les plus âgés s’efface et se dilue dans le temps. » Un argument incontestable mais qui ne consolera pas tous ces jeunes joueurs sortis des rangs pour avoir eu le grand tort de voir le jour en décembre…

Sources : CIES Football Observary et FIFA Training Center