Pas facile de maintenir le niveau d’écoute des joueurs dans la durée. Et moins encore lorsque le coach est à la tête de l’équipe depuis des années avec pour conséquence inévitable une érosion du discours. Hervé Brouard, aujourd’hui à la recherche d’un nouveau projet après près de vingt ans au Vannes Olympique Club (National 3) soulève une évidence : "L’usure vient avec les années mais surtout avec le manque ou la stagnation des résultats. L’équipe qui gagne s’extirpe de cette logique de lassitude parce que la dynamique interne positive la compense." Un rappel louable mais qui ne répond pas à la problématique des biais méthodologiques. L'entraîneur poursuit : "Le coach peut choisir de renforcer le rôle du staff et de l’adjoint principal. Ménager un espace plus conséquent à ses adjoints dans l’animation et la conception des séances permet à l'entraîneur principal de prendre un peu de hauteur et ainsi de se concentrer plus spécifiquement sur l’observation des joueurs et de l’équipe." Autre possibilité évoquée par le technicien breton, la rupture tactique : "Il peut être judicieux de faire évoluer son système pour remettre de la nouveauté dans le jeu et dans les esprits de joueurs appelés à changer de postes et d’animations." Enfin, dernier point, l’action à mener en amont de la saison pour insuffler une dose d’oxygène dans l’effectif : "L’arrivée de recrues ciblées, et donc potentiellement, l’émergence de nouveaux leaders, occasionne souvent des changements en profondeur au sein du groupe. De nouveaux profils alimentent une écoute nouvelle et amènent implicitement le coach à reformuler son discours pour préciser ses attentes et ses consignes."

Brève

Hervé Brouard / © Vannes OC - Bruno Perrel